C’est tout naturellement qu’on me propose ainsi la direction de boutiques et la formation : rue Bellechasse, rue de Castiglione, puis au-delà des frontières jusqu’à l’autre bout du monde. Être au contact de la clientèle et transmettre avec passion le génie ces créations m’animent durant près de vingt ans.

Néanmoins, et même si le parfum, le voyage et les langues étrangères sont enfin réunis dans ma vie, j’aspire à les mêler d’une toute autre manière. En 2016, alors que je subis le choc du départ des Parfums Annick Goutal, je décide d’entreprendre une quête existentielle par le voyage. J’approfondis mes connaissances et j’assouvis ma curiosité au plus près du terrain. Je veux me relier à la matière et vivre le parfum, « les pieds dans la terre, les mains dans les fleurs ». Grasse et le Domaine de Manon avec ses champs de fleurs à parfums : rose, jasmin, tubéreuse ; l’Inde avec ses emblématiques jasmin sambac et son oud ; le Sri Lanka avec sa cannelle et ses fleurs de frangipanier… Je me sens bientôt appartenir à cette « famille » de cueilleurs. Je le perçois nettement, j’ai emprunté un chemin initiatique qui me mène directement à la source du parfum. C’est ainsi qu’émerge ma vision de ce qui deviendra mon activité : « Mon parfum, c’est moi »

Dans le même temps, je renoue avec les dimensions originelles, spirituelle et thérapeutiques du parfum : l’aromachologie, la méditation olfactive, mais aussi la fumigation. Je saisis combien les odeurs et volutes apaisent autant qu’elles guident. J’y adjoins aussi le corps avec le yoga et l’ayurveda. C’est une voie d’introspection et de guérison qui s’ouvre à moi, un émerveillement de chaque instant.

« Mon parfum, c’est moi » s’imprègne de toutes ces expériences, telles des notes olfactives qui se mélangent pour créer un parfum unique, audacieux et équilibré. Alors partons ensemble à la rencontre du parfum, à la rencontre de nous-mêmes !

Parfums mythiques tels que Cristal de Chanel, Opium d’Yves Saint Laurent, Fidji de Guy Laroche, Eau de Paco Rabanne. Tous me rappellent à quel point, toute petite déjà, j’étais envoutée par leurs arômes. « Un jour, tu seras nez chez Guerlain ! », avait d’ailleurs présagé mon père, alors que nous roulions à proximité de leur usine à Chartres…